Doctorant : Julie SALABER

Directeur de recherche : Jacques Hamon

Date de soutenance : 09/12/2008

Directeur de Thèse Jacques HAMON, Université Paris-Dauphine
Président du jury Hervé ALEXANDRE, Professeur à l’université Paris-Dauphine
Rapporteurs  Eric de BODT, Université de Lille 2 et Gilles HILARY, Professeur à Hong Kong
Suffragants Meziane LASFER, Cass Business School à Londres

Résumé

Cette thèse s’intéresse à la rentabilité et au risque des actions du péché (actions de compagnies présentes dans les secteurs du tabac, de l’alcool et des jeux) et à l’impact de la consommation de ces produits sur l’évaluation d’actifs. Les actions du vice présentent des rentabilités anormales, après prise en compte du risque de marché et des styles de gestion classiques. A travers l’étude de différents pays et l’utilisation de plusieurs modèles d’évaluation, nous sommes capables de mettre en évidence de nouveaux déterminants à la performance de ces actions, en fonction de l’environnement des entreprises. Premièrement, il existe des facteurs de risque, spécifiques aux entreprises du vice, qui sont valorisés sur le marché européen : le risque de litige et le risque de hausse des taxes d’accise. Deuxièmement, les entreprises du vice aux États-Unis enregistrent des rentabilités ajustées au risque seulement en période de récession, grâce à une croissance de leurs bénéfices plus élevée que la moyenne. Enfin, l’environnement religieux des investisseurs a un impact sur la rentabilité des actions du péché, dans le sens où les protestants sont plus « adverses au péché » que les catholiques et sont donc plus enclins à négliger ces entreprises. Tous ces facteurs sont liés au caractère de dépendance de la consommation d’alcool, de tabac et de jeux et nous montrons que cette dépendance a un effet non seulement sur l’évaluation des actions du vice mais également sur l’évaluation des actifs en général. Nous pouvons en effet expliquer le faible pouvoir prédictif du Médaf consommation ainsi que le paradoxe de la prime de risque grâce à la stabilité de la consommation addictive.

Abstract

This doctoral thesis deals with the risk and return of sin stocks – stocks of companies involved in producing tobacco, alcoholic beverages and gambling – and the impact of addictive consumption on asset pricing. Sin stocks exhibit abnormal risk adjusted returns after controlling for market risk and traditional investment style. Through the study of sin stocks across different countries and the use of several asset pricing models, we are able to find new determinants of their performance, depending on the firm environment. First, there exist risk factors that are specific to sin companies and are priced on the European market: the risk of litigation and the risk of an increase in excise duties. Second, sin companies in the United States earn positive risk adjusted returns only over recession periods, because of higher earning growth than average. Third, the religious environment of sin firms has an impact on their stock returns, since Protestants are more “sin averse” than Catholics and thus neglect these companies when investing. All above determinants are related to the addictive nature of sin consumption and we show that addiction has an effect not only on sin stock risk and return but also on asset pricing in general. Therefore we are able to explain the poor predictability power of the CCAPM as well as the equity premium puzzle with the stability of addictive consumption growth.