Doctorant : Olivier RAMOND

Directeur de recherche : Jean-François Casta

Date de soutenance : 01/12/2006

Directeur de thèse Jean-François CASTA, Professeur à l’université Paris Dauphine
Président du jury Bernard COLASSE, Professeur à l’université Paris Dauphine
Rapporteurs Pascal DUMONTIER, Professeur à HEC Genève et Michel LEVASSEUR, Professeur à l’université de Lille 2
Suffragants Peter WALTON, Professeur l’ ESSEC

Mention Très Honorable avec les félicitations du jury

RESUME :

L’information comptable et les mesures de performance qu’elle délivre sont considérées, de plus en plus, par les auteurs comme un mécanisme efficace de gouvernance. Dans cette optique, depuis plus de dix ans, les chercheurs ont examiné le degré de pertinence des différentes mesures de résultat à travers l’étude de leur association statistique avec le rendement des titres. Parallèlement à ces travaux, les instances comptables anglo-saxonnes n’ont cessé de travailler à la promulgation de nouvelles normes de reporting financier relatives à la communication de la performance d’une société cotée. Ces projets posent avec acuité la question de l’utilité et de la pertinence du concept de résultat.
Suivant ces constats, cette thèse se propose d’analyser la pertinence des principales mesures du résultat (i.e. résultat opérationnel, net et comprehensive income (CI)) en discutant notamment les propriétés économiques et comptables qui leur sont attachées. À cette fin, dans une première partie, nous proposons un cadre théorique d’analyse d’une mesure de résultat et de son impact sur la performance financière. Puis, dans une deuxième partie, à l’aide d’un échantillon d’entreprises européennes cotées sur la période pre-IFRS 1992-2004, nous testons, la légitimité de ces mesures dans le cadre normatif international au regard des critères informatifs édictés par l’IASB. Nos résultats indiquent que (1) le CI présente un degré de pertinence inférieur à celui des autres mesures du résultat dans tous nos échantillons-pays et que (2) la divulgation du CI liée à des normes locales (ex. UK FRS 3) n’implique pas forcément une association plus forte de cet élément avec le rendement des titres. Ces résultats tendent ainsi à contrarier l’idéologie sous-jacente aux travaux de l’IASB et, par là-même, la théorie psychologique du reporting financier de Beaver (1981) et Hirst & Hopkins (1998).

Mots-clés : Mesures du résultat comptable, gouvernance d’entreprise, comprehensive income, dirty surplus, degré de pertinence, projet « Performance Reporting » de l’IASB/FASB.

ABSTRACT:

Accounting information and its underlying performance measures are increasingly regarded by authors as an efficient corporate governance mechanism. Accordingly, during the last decade, academics have extensively examined the value relevance of various summary income measures through their respective association with share return. Simultaneously, Anglo-Saxon standard setters have carried out major financial reporting standard projects related to listed firms’ performance disclosure. These works raise the concern of the usefulness and relevance of an accounting income measure.
Following this, this thesis investigates the relevance of various accounting income measures (namely operating, net and comprehensive income (CI)) by discussing their intrinsic economic and accounting properties. In a first part, we propose a modelling framework in order to ease the study of the income measure impact on a firm’s financial performance. Then, in a second part, using a dataset made of companies listed on the five major EU financial markets on the pre-IFRS period 1992-2004, we first provide evidence that CI is less value-relevant than both the bottom-line and operating income figures in all the country samples under study and second find that increased transparency on reporting CI in financial statements as required by some local GAAPs (e.g. UK FRS3) does not warrant a stronger statistical association between firm share return and this summary income figure. These findings therefore strongly challenges the ideology underlying the IASB project on Performance Reporting and provides evidence against Beaver’s (1981) and Hirst and Hopkins’ (1998) psychology-based financial reporting theory.

Keywords : Summary income measures, Corporate Governance, Comprehensive income, Dirty surplus flow, Value-relevance, IASB/FASB “Performance Reporting” project.